C’est une adresse qui porte en elle un parfum de déjà-vu et pourtant, tout y semble nouveau. Le restaurant Margaux, niché dans les ruelles du 16ᵉ arrondissement de Paris, face à une Tour Eiffel qui scintille dès la nuit tombée, ne se contente pas d’être un restaurant de plus. C’est un hommage à la cuisine française réconfortante, un clin d’œil affectueux au passé mais raconté au présent.
Aux commandes, Michel Puech, figure de la scène parisienne, déjà passé par Chez Cézanne et Pastis, deux brasseries emblématiques. Avec Paul-Alexandre Laumont aux fourneaux, il a imaginé une maison qui rassure autant qu’elle surprend. Tout est fait maison. Ici, les grands classiques sont célébrés comme des trésors : la soupe à l’oignon – même en été – fait concurrence à l’œuf mayo, le bœuf bourguignon fond comme un secret bien gardé et le poulet cocotte aux morilles et vin jaune, servi en marmite comme à la maison, évoque les souvenirs d’enfance autour d’une grande table familiale.
Mais ne vous y trompez pas : Margaux ne joue pas la carte du passéisme. Les assiettes ont ce quelque chose de moderne et d’épuré, comme un hommage contemporain à ce que la France fait de mieux. L’épaule d’agneau confite ou la côte de bœuf normande à partager, généreuses et fondantes, rappellent que le plaisir reste une affaire de partage et de justesse.
Les desserts, parlent au cœur : tarte Tatin caramélisée juste ce qu’il faut, ou mousse au chocolat à la cuillère, si gourmande qu’on hésite entre l’engloutir ou la savourer à petites bouchées.
Et puis il y a le vin. Ah, le vin… Comme une évidence, l’appellation Margaux figure en bonne place sur la carte. Non seulement pour honorer le nom du restaurant, mais surtout parce qu’un grand Margaux – avec sa complexité, sa longueur, son élégance – accompagne à merveille cette cuisine généreuse et raffinée. Aux côtés d’autres crus bordelais soigneusement sélectionnés, il rappelle que chaque repas ici est une histoire de terroir.
Le lieu, enfin, mérite qu’on s’y attarde. Boiseries nobles, lignes épurées, fauteuils confortables,… Le décor semble intemporel. La Seine toute proche, la Dame de Fer en toile de fond : l’âme de Paris est là, palpable, presque cinématographique.
Chez Margaux, ce n’est pas simplement un restaurant : c’est un moment suspendu. C’est là que la tradition française se réinvente sans jamais se trahir. Et dans chaque bouchée, chaque gorgée, on perçoit cette promesse tenue : celle de l’authenticité, dans ce qu’elle a de plus chic, de plus sincère, de plus humain.
Texte : Muriel Lombaerts – Photos : Marie Desprez Studio
